COP26 : les espoirs et aspirations de WaterAid pour la conférence des Nations unies sur le changement climatique

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Susmita Mandal Jana (22 ans), femme au foyer, traverse un pont instable en portant un grand pot pour recueillir de l'eau. Région de Madhab Nagar de Pathar Pratima dans le district de South 24 Parganas au Bengale-Occidental, en Inde. Février 2021.
Image: WaterAid/Ranita Roy

Lors de la COP26, WaterAid appellera les gouvernements à reconnaître le rôle essentiel que joue l'eau propre pour aider les communautés à faire face au changement climatique. Mais ce n'est pas tout. Ici, des représentants de WaterAid exposent ce qu'ils aimeraient entendre lors des discussions à Glasgow la semaine prochaine.

« Les dirigeants mondiaux doivent s'engager à renforcer la résilience des communautés vulnérables »

Alors que les gouvernements se réunissent à Glasgow, près de 1,3 million de personnes dans la région méridionale de Madagascar connaissent une sécheresse sans précédent, qui pourrait provoquer la première « famine due au changement climatique » au monde. Alors que des centaines de milliers de Malgaches doivent marcher pendant des heures chaque jour pour trouver de l'eau, des millions d'autres doivent faire face à la prochaine saison des cyclones. Tout cela ne fera que s'intensifier si l'objectif de l'Accord de Paris de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C n'est pas atteint.

Lors de la COP26, WaterAid Madagascar soutiendra les appels d'autres pays les moins avancés en faveur d'une réduction de 45 % des émissions mondiales de carbone par rapport à 2010. Nous espérons également que les pays riches s'engageront à donner plus de 100 milliards de dollars américains chaque année aux pays les plus pauvres sous forme de subventions, dont au moins 50 % seront consacrés à l'adaptation pour renforcer la résilience des communautés.

Plus les gouvernements mettent du temps à prendre des décisions, plus les mesures d'adaptation seront coûteuses. La COP26 est saluée comme « la meilleure dernière chance du monde » pour maîtriser l'urgence climatique, et nous faisons tous partie de la dernière génération qui peut faire la différence. Nous devons agir maintenant, et ensemble.
Hanta Rabesandratana, responsable de programme – Gouvernance et politique, WaterAid Madagascar

« Nous avons besoin de nouvelles sources de financement pour des programmes d'eau résilients au climat »

Pouvons-nous espérer une autre conférence mondiale sur le climat ? Il est facile d'être sceptique à propos de la COP26 et de savoir si elle tiendra les engagements pris il y a six ans. Le sentiment d'urgence est réel, en particulier pour les femmes, les filles et les communautés des pays à revenu faible ou intermédiaire qui doivent faire face aux effets du changement climatique en ce moment même. Comme Hawa, qui vit à Frat, dans le nord de l'Éthiopie.

« Nous avons vu le temps changer et devenir plus imprévisible, il est donc devenu plus difficile de savoir quand il va pleuvoir, ce qui affecte le moment auquel nous pouvons planter les cultures, raconte-t-elle. Et puis, si nous avons des pluies inattendues, cela détruit nos cultures et nos engrais, donc nous perdons de la nourriture et de la productivité. » Hawa, comme beaucoup d'autres, ne peut continuer à attendre que les dirigeants mondiaux se réunissent lors de négociations annuelles pour aboutir à une impasse politique.

Pourtant, l'optimiste en moi garde espoir. Il existe des solutions, et avec suffisamment d'ambition soutenue par des financements, les dirigeants mondiaux peuvent faire de la COP26 la conférence sur le climat la plus importante à ce jour. L'une de ces solutions est l'Accélérateur de la résilience des services d'eau. L'initiative aidera à concevoir des programmes complets de sécurité de l'eau résilients au climat et à débloquer de nouvelles sources de financement afin que les communautés vulnérables au changement climatique puissent bénéficier de ressources en eau et de services d'eau propres et fiables. Avec ses divers partenaires, l'Accélérateur de la résilience des services d'eau est le type de solution qui me fait espérer ce que la COP26 peut réaliser.
Caroline Maxwell, conseillère en plaidoyer – Eau et climat, WaterAid

« Les dirigeants doivent prendre en compte l'égalité des genres dans les stratégies d'adaptation au changement climatique »

Les femmes et les filles des communautés vulnérables sont les plus touchées par le changement climatique. Lors de la COP26, nous espérons que les ministres et les délégués suédois, dans la lignée de la politique étrangère féministe du pays, souligneront l'importance de prendre en compte l'égalité des genres dans les stratégies d'adaptation au climat. Les dirigeants doivent également souligner que des programmes d'eau et d'assainissement résilients, qui comprennent les rôles et les inégalités entre les genres, sont essentiels pour y parvenir.

La Suède, le Danemark et la Norvège ont appelé les autres pays à revenu élevé à augmenter leurs contributions au financement climatique mondial, et à en consacrer une part croissante à l'adaptation. Nous espérons que les pays nordiques défendront cette approche à Glasgow, et que de nombreux pays, ainsi que l'Union européenne, suivront le mouvement et augmenteront leurs contributions.

Le nouveau Pavillon de l'eau et du climat, le premier pavillon de ce type à une conférence de l'ONU sur le changement climatique, devrait encourager davantage de conversations entre les acteurs des secteurs du climat et de l'eau, et contribuera à soutenir le travail que nous devons accomplir.
Jenny Fors, responsable principal des politiques et du plaidoyer – Changement climatique, WaterAid Suède

 

« Les pays riches doivent agir sur les promesses qu'ils ont déjà faites »

Le Bangladesh est déjà confronté aux effets du changement climatique, notamment en ce qui concerne la sécurité de l'eau et l'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène (EAH). Les catastrophes et les dangers, tels que les inondations et les cyclones, se produisent de plus en plus souvent, créant une pression écrasante sur le pays et ses habitants.

Nous applaudissons l'accent qui devrait être mis sur les énergies propres et la réduction des émissions de carbone lors de la COP26, mais nous ne devons pas oublier les engagements pris en 2009 concernant le financement de l'adaptation au changement climatique. Les pays riches ont peut-être accepté de donner 100 milliards de dollars américains par an en financement climatique aux pays plus pauvres, mais l'objectif n'a, jusqu'à présent, pas été atteint et a maintenant été reporté à 2023.

Lors de la COP26, tous les pays doivent comprendre où nous en sommes maintenant, ce à quoi nous nous sommes engagés et ce que nous devons faire à l'avenir pour éviter une plus grande catastrophe climatique. WaterAid Bangladesh attend des dirigeants mondiaux qu'ils agissent sur les engagements qu'ils ont pris pour les pays les moins avancés, en particulier sur le financement climatique. Nous devons trouver un moyen de réaliser la justice climatique pour les plus vulnérables.
Adnan Qader, responsable du plaidoyer – Eau et climat, WaterAid Bangladesh

Lectures complémentaires

Image du haut : Susmita Mandal Jana traverse un pont instable en portant un grand pot pour recueillir de l'eau, à Madhab Nagar, Bengale-Occidental, Inde.