Jouer notre rôle : WaterAid prépare les rencontres de haut niveau Assainissement et eau pour tous
Les rencontres de haut niveau Assainissement et eau pour tous qui se tiendront dans le courant du mois sont l'occasion de faire progresser les choses pour que tout le monde puisse en bénéficier partout d'ici 2030. En amont, WaterAid vise à catalyser les conversations sur l'amélioration de l'efficacité et de l'efficience du secteur. Ibrahim Musah, responsable régional du plaidoyer de WaterAid pour l'Afrique de l'Ouest, explique comment.
Les rencontres de haut niveau Assainissement et eau pour tous (SWA-HLM) réuniront les ministres des Finances et du secteur de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène (WASH) dans les bureaux de la Banque mondiale à Washington DC les 19 et 20 avril 2017. La rencontre de deux heures sera centrée sur une question : comment les pays, en particulier ceux en développement, peuvent-ils se remettre sur la voie de l'accès universel aux services WASH ? En d'autres termes, comment les gouvernements à tous les niveaux vont-ils diriger le développement de secteurs efficaces capables de fournir des services WASH à tous, sans discrimination et à un coût raisonnable, d'ici 2030 ?
Objectif des SWA-HLM 2017
Les rencontres de haut niveau Assainissement et eau pour tous s'inscrivent dans le cadre d'un cycle continu d'activités SWA visant à catalyser les progrès vers les objectifs WASH des objectifs de développement durable (ODD), en particulier les objectifs 6.1, 6.2 et 6.3. En plus de discuter des principes stratégiques clés sur le financement du secteur, les SWA-HLM mettront en évidence les éléments constitutifs connexes du secteur (pdf) qui sont essentiels pour s'assurer que le financement est prévisible, durable, équitable et qu'il cible correctement les personnes qui en ont le plus besoin. Ces éléments comprennent : la politique et la stratégie du secteur ; les dispositifs institutionnels ; le financement du secteur ; la planification, le suivi et l'examen ; et le développement des capacités.
Alors que les SWA-HLM d'avril 2017 n'exigeront pas des pays qu'ils présentent des engagements, la rencontre devrait catalyser une conversation en cours sur les réformes nécessaires pour construire un secteur fort et efficace et faire progresser les actions et les engagements convenus au niveau national. Ce sont ces éléments constitutifs qui détiennent la clé de l'accès universel d'ici 2030 !
Dialogue sectoriel et préparatifs au niveau national
Afin de s'assurer que ces réunions sont aussi efficaces que possible pour stimuler la performance du secteur, WaterAid s'engage activement dans le dialogue sectoriel au niveau national. Cela s'avère peut-être encore plus crucial cette année, car il s'agit de la première SWA-HLM depuis l'accord des ODD en septembre 2015. L'implication consiste, pour WaterAid et ses partenaires, à mettre en place ensemble un processus multi-acteurs au niveau national afin d'engager la conversation pour augmenter le financement du secteur, mais surtout pour améliorer l'efficacité et l'efficience du secteur. WaterAid travaille avec d'autres organisations pour aider les gouvernements et les organisations de la société civile à obtenir les informations dont ils ont besoin pour organiser des réunions sectorielles et entreprendre des évaluations sectorielles rapides basées sur d'anciens rapports d'évaluation ou examens sectoriels conjoints.
Ce qui est important dans ces processus, c'est l'appropriation nationale collective des processus et des résultats sous la direction du gouvernement. Un processus efficace garantira que nous alimentons et renforçons les processus et conversations sectoriels existants afin d'identifier exactement où en est le secteur, et comment avancer progressivement pour maintenir les acquis et réaliser un changement radical vers l'accès universel aux services WASH.
Dans l'esprit de « ne laisser personne de côté », nous avons veillé à ce que les alliés et les ministères et organismes essentiels dans les domaines de l'éducation, de la santé, des finances et de l'environnement fassent partie de la conversation dès le début. En utilisant les médias, nous maintiendrons également la conversation sectorielle en cours aux niveaux national, sous-national et communautaire, pendant les SWA-HLM et par la suite.
Au Mali, par exemple, WaterAid a passé deux semaines à travailler avec un certain nombre d'acteurs clés, dont le ministère de l'eau et de l'énergie, l'UNICEF, la société civile et le réseau de journalistes, pour élaborer un rapport d'ensemble sur le pays. Les parties prenantes sont également en train de finaliser l'outil d'évaluation des coûts afin de clarifier les besoins en investissement pour atteindre l'accès universel d'ici 2030, qui servira de base à la mise à jour et à l'examen annuels du secteur.
Enseignement tirés
En tirant les enseignements des précédentes SWA-HLM, nous nous efforcerons de faire en sorte que le secteur privé (en particulier ceux qui sont impliqués dans l'entrepreneuriat WASH) et les partenaires de développement fassent partie de l'examen et des processus de diagnostic du secteur, afin d'apprécier la dynamique et de les aider à élaborer leur propre réponse pour favoriser l'accès universel pour tous et partout.
Cette fois-ci, il est extrêmement important de veiller à articuler nos conversations de manière que les services WASH soient bien ancrés dans le discours de développement national, plutôt que d'être isolés des autres secteurs. WaterAid met donc l'accent sur le rôle de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène dans le développement national, notamment dans la réduction de la pauvreté et du chômage, en particulier chez les jeunes.
Nous soulignons également l'importance de s'attaquer à tous les mythes qui entourent la gestion de l'hygiène menstruelle. Tout au long du processus, nous nous efforcerons de transmettre des messages succincts à notre public, en particulier aux dirigeants politiques, et de veiller à ce que cela débouche sur un engagement réel en faveur d'un secteur efficace, soutenu par un financement adéquat, prévisible, durable et équitable, qui atteindra ceux qui en ont le plus besoin.
Quelle est la prochaine étape après avril ?
Alors, que se passera-t-il après ces SWA-HLM ? L'engagement continu du secteur, les mécanismes de retour d'information aux niveaux national, sous-national et communautaire, et la garantie de disposer de données fiables sur lesquelles s'appuyer seront autant d'éléments importants. En particulier, le rôle des examens sectoriels conjoints est essentiel ! Un dialogue sectoriel continu et l'identification des goulets d'étranglement donneront aux gouvernements nationaux et aux principaux leaders du secteur une idée de la situation du secteur, de ce qu'il faut faire et, grâce à une vision partagée, les aideront à s'entendre sur des solutions et des options stratégiques réalisables.
Le processus SWA a aidé les pays à identifier le coût réel de l'accès pour tous et partout au niveau national, afin de guider l'allocation annuelle des ressources. Mais le plus important est de planifier, de cibler et de cerner les groupes et les individus vulnérables qui vivent en marge de la société pour répondre à leurs besoins de développement et leur permettre de mener une vie digne.