L'impact des infections nosocomiales sur les patients et les hôpitaux

Image: WaterAid/Etinosa Yvonne

Les infections nosocomiales constituent un grave problème de santé publique mondial. Cette étude examine l'impact des infections nosocomiales pour certains groupes vulnérables, comme les femmes et les enfants, ainsi que le rôle crucial de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.

Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, 83 millions de personnes sont touchées chaque année par des infections nosocomiales, telles que la septicémie, les infections urinaires et les infections respiratoires comme la pneumonie, dans les établissements de santé. L'impact des infections nosocomiales n'est pas uniforme au sein des populations, les patients vulnérables étant plus susceptibles d'être infectés et de voir leur état de santé se dégrader, notamment les femmes, les nouveau-nés, les jeunes enfants, les personnes âgées et les malades chroniques.

Cette étude a montré que les femmes et les enfants représentent plus de 60,6 % des cas annuels d'infections nosocomiales. En outre, elles sont touchées de manière disproportionnée lorsque l'on considère les décès évitables et les années de vie en bonne santé perdues :

  • Chaque année, 9,5 millions de personnes meurent des suites d'infections nosocomiales, dont 64 % de femmes et enfants
  • 302 millions d'années de vie en bonne santé sont perdues chaque année à cause des infections nosocomiales, dont 77,3 % concernent des femmes et des enfants 

Près de la moitié des infections nosocomiales sont résistantes aux médicaments de première et parfois de deuxième intention, ce qui alimente la menace mondiale de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Dans les hôpitaux et les cliniques dépourvus de l'essentiel, comme l'eau potable et les installations sanitaires, les infections mortelles se propagent à un rythme effréné, laissant aux médecins peu d'autre option que de prescrire des antibiotiques pour protéger les patients vulnérables.

En améliorant l'accès à l'eau, assainissement et hygiène (EAH) dans les établissements de santé, ainsi que la gestion des déchets et le nettoyage, nous pouvons réduire de moitié le nombre d'infections nosocomiales. Pourtant, l'étude révèle que l'aide publique au développement dans le domaine de l'eau, assainissement et hygiène a diminué de moitié ces dernières années.

La synthèse de cette étude met en lumière l'impact des infections nosocomiales sur la santé de différents groupes de population, et souligne le manque alarmant de priorité accordé à l'eau, assainissement et hygiène (EAH), qui est pourtant crucial pour combattre la résistance aux antimicrobiens.  

Image du haut : Domingas tient son enfant lors d'une consultation au centre de santé Meripo à Cuamba, dans la province de Niassa, au Mozambique, en juillet 2022.