Lors de l'Assemblée mondiale de la Santé de 2022, nous avons appelé les dirigeants du monde entier à prendre des mesures urgentes et à investir dans l'eau, l'assainissement et l'hygiène (EAH) en tant que composantes essentielles de la santé publique, des soins de santé de qualité et de la prévention, de la préparation et de la réponse aux futures menaces sanitaires et pandémies.

Du 22 au 28 mai 2022, les ministres de la Santé de différents pays se sont réunis à Genève, en Suisse, dans le cadre de l'annuelle Assemblée mondiale de la Santé afin de convenir des actions prioritaires en matière de santé à travers le monde pour l'année à venir. Le thème de cette année était « La santé pour la paix : la paix pour la santé » qui avait pour but de souligner l'importance d'une meilleure préparation et d'une meilleure réponse aux urgences sanitaires.

La pandémie de COVID-19 (parallèlement aux autres urgences sanitaires auxquelles nous faisons toujours ou avons récemment dû faire face, comme le virus Ebola, le choléra ou encore la menace croissante des « super maladies » résistantes aux antibiotiques) a mis en évidence l'importance vitale de l'hygiène, de l'eau et de l'assainissement pour prévenir et contrôler les épidémies, ainsi que son rôle essentiel dans la prestation de soins de santé sûrs et de qualité.

L'hygiène est essentielle pour permettre aux communautés, aux agents de santé et à leurs patients de se protéger de la COVID-19 et d'autres maladies infectieuses. Elle est fondamentale pour la santé publique, la qualité des soins de santé et la protection contre les futures pandémies. Pourtant, des milliards de patients et d'agents de santé ne peuvent pas se laver les mains avec du savon et de l'eau propre dans les établissements de soins. Sans hygiène, les soins de santé ne sont pas sûrs et des vies sont perdues. Cela doit changer maintenant.

  • 2,3 milliards de personnes n'ont pas accès au savon et à l'eau à la maison pour se laver les mains
  • 1,8 milliard de personnes sont exposées à un risque accru de contracter des maladies infectieuses telles que la COVID-19 parce qu'elles utilisent ou travaillent dans un établissement de santé dépourvu de services d'eau de base.
  • Un établissement de soins de santé sur trois ne dispose pas d'un accès facile aux installations de lavage des mains 
  • Près de la moitié des établissements de santé des pays les moins développés ne disposent pas de services d'eau de base 

Le monde n'était pas prêt pour la COVID-19. Nous devons revoir les principes de base afin d'être prêts à affronter la prochaine pandémie. 

Alors que les gouvernements délibèrent et négocient de nouveaux cadres et approches pour renforcer le travail de l'OMS dans les situations d'urgence sanitaire et la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, nous craignons que les mesures de santé publique fondamentales et essentielles, y compris le programme WASH, soient oubliées ou négligées.

Le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a lui-même souligné dans son discours d'ouverture l'importance de s'attaquer aux causes profondes des problèmes de santé, notant qu'au niveau mondial, seuls 3 % des budgets de santé sont consacrés à la promotion et à la prévention. Il s'est en outre engagé à aider les États membres à se concentrer sur les transformations à fort impact, en veillant notamment à ce que chaque établissement de santé ait accès à l'eau et à l'assainissement. 

Notre objectif lors de l'Assemblée mondiale de la Santé 2022 était donc de continuer à mettre en avant l'importance de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène dans ces discussions, afin de garantir leur inclusion. Nous avons fait une déclaration sur la proposition de résolution relative à la prévention et au contrôle des infections, en soulignant le rôle vital de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène pour empêcher les patients de contracter des infections lorsqu'ils reçoivent des soins de santé. Nous avons salué l'adoption de la résolution, qui appelle à la mise à disposition d'infrastructures et de ressources WASH dans tous les établissements de santé, et qui reconnaît explicitement l'importance de l'hygiène des mains.

L'assemblée a également soulevé des questions essentielles liées au financement durable par les États membres de l'OMS en tant que principale agence de coordination de la santé mondiale et des urgences sanitaires. Elle a pris la décision historique de faire passer progressivement les contributions obligatoires des États membres de 16 % à 50 % du budget de base de l'OMS d'ici le cycle budgétaire 2030-31. Cela permettra à l'OMS d'être plus souple, mieux coordonnée, plus efficace et au centre d'une architecture renforcée de la gouvernance mondiale de la santé.

Dans le même temps, la réduction continue de la place de la société civile dans la gouvernance mondiale de la santé est particulièrement préoccupante. Cette année, la décision de dernière minute de l'OMS de limiter la taille des délégations de la société civile et de supprimer les délégations en ligne a empêché les groupes marginalisés de faire entendre leur voix. Nous continuons à pousser pour que la place de la société civile soit protégée dans les principales discussions relatives à la santé et avons fait une déclaration formelle à l'assemblée à ce sujet en soulignant le rôle transformateur de la société civile pour répondre aux opportunités et aux défis en termes de santé mondiale, y compris l'amélioration de l'accès à l'eau, l'assainissement et l'hygiène dans les établissements de santé.

Nous avons également invité des organisations de la société civile et des militants du monde entier à rejoindre notre espace Twitter pour discuter des problèmes que pose la baisse de la participation de la société civile et des actions pratiques pouvant être prises pour y remédier et assurer une meilleure inclusion dans les processus clés de gouvernance de l'OMS, tels que l'Assemblée mondiale de la Santé et l'élaboration d'un traité international sur la prévention des pandémies et la préparation à celles-ci.

Nous appelons ainsi les ministres de la Santé, l'OMS et nos partenaires à :

  • Défendre l'intégration du programme WASH dans les plans et cadres visant à renforcer la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, y compris dans le nouveau traité international sur la prévention des pandémies et la préparation à celles-ci, en reconnaissant que le programme WASH est fondamental pour une approche « One Health » efficace.
  • Intégrer le programme WASH dans les efforts visant à renforcer la prévention et la lutte contre les infections, notamment par un suivi, des ressources et une coordination adéquats, pour des systèmes de santé résilients et une meilleure préparation à la prochaine pandémie.
  • S'engager à inclure et à investir dans le programme WASH dans les établissements de santé ainsi que dans l'hygiène des mains pour tous en tant que composantes essentielles des plans nationaux de préparation aux pandémies, afin d'aider leurs populations et leurs économies à se remettre de la pandémie actuelle et à mieux se préparer aux futures urgences sanitaires.
  • Investir dans les services, les infrastructures, les fournitures et la formation de tous les agents de santé de première ligne (dont 70 % sont des femmes), y compris les agents de nettoyage et le personnel auxiliaire.

Regardez notre courte animation sur l'importance du programme WASH dans les établissements de santé.

What we called for at the 76th World Health Assembly

Health ministers and governments in low- and middle-income countries to finance and deliver clean water, sanitation and hygiene in every healthcare facility in their countries by 2030.

Health ministers and governments in high-income countries to mobilise global funding and collaborate to make sure healthcare facilities everywhere have clean water, decent sanitation and good hygiene.

Donors  to ringfence investment for clean water, sanitation and hygiene in healthcare facilities, and to build robust monitoring systems that ensure resources reach those who need them most.

WaterAid supporters to share our message and tell their health ministers that the choice to save millions of lives – or not – is theirs!

Tout le monde, partout

Assurer une couverture sanitaire universelle grâce à l'eau, l'assainissement et l'hygiène

« L’eau est importante, sans eau, je ne pas travailler et la clinique ne peut pas fonctionner, les toilettes ne seront pas propres, les infirmières ne peuvent pas traiter les patients » Yeartee Barteh, 39, nettoyeur au Pipeline Health Centre, prépare,...
Image: WaterAid/Carielle Doe

Image du haut : Patricia Mwenyeheri, infirmière et sage-femme, se lave les mains après s'être occupée d'un patient, centre de santé de Mzandu, Ntchisi, Malawi, juillet 2019.