La prévention d'abord : pourquoi l'eau potable et l'hygiène sont les meilleurs remèdes contre la propagation des infections multi-résistantes

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Image: WaterAid/ James Kiyimba

Les infections mortelles peuvent se propager rapidement dans les hôpitaux dépourvus d'eau potable, d'installations sanitaires décentes et d'une bonne hygiène. Pourtant, la moitié des établissements de santé ne disposent pas d'un endroit où le personnel ou les patients peuvent se laver les mains. Un nouveau rapport explique comment ces services essentiels peuvent ralentir la progression de la résistance aux antibiotiques et comment le Royaume-Uni peut prendre la tête des efforts visant à lutter contre la menace croissante des infections multi-résistantes.

La résistance aux antibiotiques est une urgence sanitaire mondiale croissante, qui contribue à près de cinq millions de décès chaque année.

Lorsque les hôpitaux et les cliniques sont malpropres et ne disposent pas de services adéquats en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène (EAH), les maladies infectieuses peuvent se propager rapidement, ne laissant aux professionnels de la santé de certains pays d'autre choix que de prescrire des antibiotiques en trop grande quantité. Cette situation est très préoccupante pour la santé publique mondiale, car un établissement de santé sur deux ne dispose pas de services d'hygiène élémentaire des mains.

Ce nouveau rapport montre comment l'investissement dans des services EAH adéquats dans les établissements de santé réduit la demande d'antibiotiques, rompt la chaîne de l'infection et réduit le risque que les infections résistantes deviennent dominantes.

Le rapport a été rédigé par les groupes parlementaires multipartites (APPG) du Royaume-Uni sur les antibiotiques et sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène, et facilité par la British Society for Antimicrobial Chemotherapy (Société britannique de chimiothérapie antimicrobienne) et WaterAid. Les APPG ont mené une enquête conjointe sur les liens entre la résistance aux antibiotiques et le manque d'accès aux installations EAH dans les établissements de santé des pays les moins avancés. Le rapport reprend les témoignages écrits et oraux d'experts sur ces questions et souligne la nécessité urgente de combler le déficit de financement du programme EAH dans les établissements de santé afin de ralentir la propagation des infections résistantes aux médicaments.

Le rapport souligne que l'investissement dans le programme EAH dans les établissements de santé :

  • est une option immédiate, abordable et à fort impact pour lutter contre la résistance aux antibiotiques dans les pays à faible revenu, et elle offrira un retour sur investissement rapide.
  • a le potentiel de contribuer à sauver des vies dès le premier jour et de continuer à produire des résultats pendant des décennies.
  • permettra de gagner du temps pour développer de nouveaux médicaments et d'autres approches pour lutter contre la résistance aux antibiotiques.

Le rapport contient également des recommandations clés pour que le gouvernement britannique prenne la tête des efforts internationaux de promotion du programme EAH dans les établissements de santé afin de contribuer à la prévention de la résistance aux antibiotiques.

Image du haut : Avelina Alfred, 23 ans, tient son nouveau-né au dispensaire de Nkome dans le district de Geita, en Tanzanie, en juin 2019.